mardi 30 mai 2006

LE GÉNOCIDE DU RWANDA (1994)

LE GÉNOCIDE DU RWANDA (1994) Dans son imposant volume "J’ai serré la main du diable", le Lieutenant-Général Roméo Dallaire nous fait vivre intensément le Génocide du Rwanda, qui a coûté la vie à huit cent mille personnes, d’Avril à Juillet 1994. Commandant de la force du maintien de la paix, la MINUAR, le général Dallaire a travaillé d’arrache-pied pour éviter ce massacre, mais il n’a pas reçu le support nécessaire du Quartier Général et des pays membres des Nations Unies. Il est arrivé au Rwanda, le 17 août 1993, avec une force réduite de quelques centaines de soldats et de conseillers militaires. Il était confiant de faire respecter un accord de paix signé le 4 août entre le Gouvernement dirigé par le Président Habyyarimana et le Front Patriotique Rwandais (F.P.R.). Mais les négociations traînent en longueur à cause des exigences des deux parties et leur volonté de prolonger le conflit. Le 6 avril 1994, le Président périt dans un accident d’aviation, près de l’aéroport du Rwanda et ce fut le début du massacre. Les soldats de l’armée gouvernementale , révoltés par cet attentat que l’on attribue au F.P.R, dirigé par Paul Kagame, l'actuel Président du Rwanda, se mettent à massacrer sans pitié hommes, femmes et enfants. Ils tuent dix soldats belges, faisant partie de la Minuar, force du maintien de la paix. Puis ils massacrent également Madame Agathe, Présidente du Conseil Intérimaire, et les membres de sa famille. Le Commandant Roméo Dallaire multiplie les démarches pour limiter les dégâts. Il négocie auprès des chefs de l’armée gouvernementale et du Front Patriotique Rwandais (F.P.R.). Il se résigne même à rencontrer les chefs des extrémistes Hutus pour obtenir l’assurance de la sécurité de l’aéroport et des forces du maintien de la paix. C’est là qu’il écrit : " J’ai serré la main du diable". Il n’est pas tendre non plus envers les grandes puissances occidentales : les Etats-Unis, la France et la Belgique, qui ont été sourdes à son appel. De fait, après les difficultés rencontrées en Somalie et en Yougoslavie, les Nations Unies ont négligé l’envoi des forces nécessaires pour arrêter le conflit au Rwanda. J’ai été impressionné par le récit clair et vigoureux du Général Roméo Dallaire sur l’enfer qu’il a vécu au Rwanda. Son séjour n’a duré qu’un an, puisqu’il a dû quitter le 20 août 1994, complètement épuisé et désemparé. A ce moment, les renforts étaient parvenus et le calme rétabli, du moins officiellement. Mais le mal était fait. Selon le Général Dallaire, le Génocide du Rwanda aurait pu être évité, si les pays prospères avaient répondu à son appel. Mais le Rwanda n’était pas un pays riche en pétrole. Il ne répondait pas au critère de certains pays pour intervenir au nom du maintien de la paix, comme ils l’ont fait en Irak. Il ne faut plus qu’un tel Génocide se reproduise! N.B. : Un film sera tourné en 2006 sur le Génocide du Rwanda, avec Roy Dupuis dans le rôle du Général Roméo Dallaire. Louis150

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